Sacrilège de sacripant de Claude Vasseur

source oenovideo
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La première fois que j'ai bu du vin, c'est enfant de chœur

Je servais la messe (à droite s'il vous plait, il y avait plus de texte) dans la Grande Chapelle du collège de Juilly. Ça ne m'a pas vraiment plu !  Franchement les vins de messe ne sont pas terribles et pourtant les vignobles français leur doivent tout. Tous les villages de France ont un petit vignoble pour leurs curés, et certains d'Alsace, du Bordelais et de Bourgogne, de Provence et de Touraine sont devenus de grands crus.

Vous savez qu'il y a trois grandes différences entre nous et les animaux :

  1. Nous savons que nous allons mourir, eux non
  2. Ils ne baisent que pour procréer, nous non (heureusement !)
  3. Ils ne boivent que quand ils ont soif. Nous heureusement non.

Mais sur ce dernier point, je suis assez proche d'eux car je n'aime que les vins « de soif » ; ces petits vins légers qui nous donnent de la joie et envie de chanter.

Ça m'emmerde quand j'entends : « Il a de la cuisse », « Quel bouquet ! », « ça sent le fruit rouge »… Quand ça sent la vigne, qu'elle soit Suisse, Italienne, Française, Espagnole ou Portugaise, c'est l'essentiel.

Il est un vrai parallèle - certes avec des spécificités propres -  entre les cinéastes et les vignerons :  nous travaillons de la même façon. 

Chacun des deux métiers reposent sur le même mystère…

Le viticulteur est soumis aux intempéries, à la nature du sol, la vigueur de la vigne.... L'acteur et le cinéaste ont le même enthousiasme que les vignerons pour élaborer leur œuvre et on s'aperçoit parfois après de longs mois de travail, au regard du public, qu'elle est démodée, trop en avance ou bien parfaitement juste. Pour le vin, c'est pareil :  trop de pluie, de froid, il va être foutu ; une belle année et le vin sera le meilleur des compagnons.
Le même travail, la même concentration nous réunit… un mystère passionnant pour nous tous.
On ne sait jamais si la "récolte de l'année" va être bonne…

De mon père, il me reste un mot.
Quand il trinquait avec des amis proches, il ne disait pas « à la vôtre » ou « à votre succès ». 
En heurtant les verres avec ses amis, il disait « ce sont des verres de contacts ».

Alors, je trinque avec vous.

 

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